MAGIQUE : LE PRE DE MADAME CARLES



Pour accéder au Pré de Madame Carle, venant d'Embrun, il faut se rendre dans le pays des Vaudois, dans la Haute-Vallouise. Nous prenons la N94 au sud de Briançon en remontant vers Vallouise au niveau de l'Argentière la Bessée. Prendre ensuite la D944E en direction de Vallouise et passant par les Vigneaux.


Vallouise est au milieu d'une vallée du même nom, un village qui a conservé ses maisons imposantes avec de vastes galeries dont les arcades reposent sur des colonnes et sont souvent agrémentées de cadrans solaires.



Pelvoux et ses hameaux..., le Sarret, le Poet, le Fangeas, Saint-Antoine, les Claux, Ailefroide....



Tous ces hameaux sont demeurés authentiques avec leurs grandes maisons aux balcons reliés entre-eux par des escaliers extérieurs.


En fait, un arrêt s'impose à Vallouise, petit village de montagne avec son église construite au 15° siècle et remaniée au 16°) (en travaux au 21°) qui possède un élégant porche à croisée d'ogives au-dessous duquel s'ouvre un portail du 16° dont le tympan s'orne d'une peinture murale représentant l'Adoration des Mages. La porte se ferme par un verrou en fer forgé à tête de chimère. 



Pendant quatre siècles, la Vallouise a servi d'asile aux Vaudois. Adeptes d'une hérésie médiévale, ils se nomment eux-même "les frères" ou "les pauvres de Lyon" donc à ne pas confondre avec les habitants du canton de Vaud en Suisse.

Ces vaudois étaient des religionnaires dont la secte fut fondée au 12° siècle par Pierre Valdo, riche marchand lyonnais. Il décida de vivre dans la pauvreté et d'obéir aux préceptes synoptiques en prêchant, auprès de ses adeptes, le renoncement aux biens. Ainsi il fit la distribution de ses biens aux déshérités.

Cette religion nouvelle se répandit dans le Lyonnais, en Provence, dans le Dauphiné, en Alsace, en Bourgogne, en Suisse et dans les pays germanique. Aussitôt, l'église s'en émeut. Pierre Valdo fut excommunié par le Pape en 1184. En 1401, Saint Vincent Ferrier tenta de convertir ces irréductibles mais sans grand succès (le village du Puy-Saint-Vincent en rappelle son souvenir).

Les vaudois se dispersèrent jusqu'en Bourgogne et en Provence puis sont venus se cacher surtout dans les vallées dauphinoises de l'Embrunais.

Puis, en 1488, une croisade partie de Grenoble mena contre les vaudois une guerre d'extermination qui laissa la vallée du Pelvoux tellement dévastée qu'on la surnomma "la vallée pute". Cependant, pour avoir supprimé l'inquisition locale, le roi lui donna ensuite son nom actuel "le Val Louyse".

En 1545, le Parlement d'Aix vota l'arrêt de Mérindol qui condamna ces hérétiques à être brûlés vifs et le Président de cette Assemblée mena une expédition punitive contre les vaudois de Provence et du Lubéron. A compter de cette époque, les vaudois se rallièrent aux Protestants en confondant leurs persécutions aux leurs.Après la révocation de l'édit de Nantes, des hommes de troupe vidèrent les vallées de la Vallouise, du Champsaur,de Valgaudemar et le Maréchal de Camp, Nicolas de Catinat, qui fut employé contre les vaudois, écrit à la fin des opérations que ces régions sont désolées et qu'il n'y a plus de gens ni de bestiaux.
Une identité vaudoise subsiste encore dans les plaines italiennes du Piémont.


Nous laissons les Vaudois à leur histoire pour parcourir la vallée de la Vallouise jusqu'au hameau de l'Ailefroide, écrasé par les contreforts du Pelvoux. L'Ailefroide sert de camp de base aux alpinistes. Nous prenons la 204t qui prend de l'altitude dans un fond de vallée de plus en plus sauvage et grandiose. A droite se profilent les clochetons aigus de Clouzis.




Nous arrivons au milieu des mélèzes dans un vaste champ de cailloux roulés par les torrents. Nous laissons la voiture près d'un chalet-refuge, le paysage est vraiment très sauvage.





Au fond, on aperçoit le glacier Blanc qui prend sa source sous la Barre des Ecrins à 4000 m. et s'arrête à 2300 m. Il est en net recul par rapport au glacier Noir et donne des signes de fragilité : une grotte de glace et une crevasse transversale se sont formées en 2007.


Pour effectuer l'ascension du glacier Blanc, nous traversons un torrent venu du glacier Noir par un petit pont.



Pour avoir une belle vue de ce qui reste du glacier Noir et surtout sur les sommets de la Barre des Ecrins et du Massif de l'Ailefroide, il suffit de suivre le sentier qui part de la Maison des Ecrins à la bifurcation dans la première montée, il faut prendre à gauche.
En route pour le glacier Blanc !



Sommet de la Barre des Ecrins.


Avant de prendre le sentier qui mène au glacier Blanc, on traverse donc le torrent venu du glacier Noir.


En prenant de l'altitude, vue sur le "Pré de Madame Carle".



Un immense champ d'éboulis et de cailloux rocheux où serpentent les torrents venus du glacier : Impressionnant !


En été, les beaux jours, il y a, paraît-il, de beaux embouteillages, nous étions fin septembre, donc la fréquentation était très calme.


C'est l'univers de la haute montagne !


Le parcours le plus difficile reste celui du glacier Blanc, il est aussi le plus beau : à la bifurcation évoquée pour monter au glacier Noir, il faut tourner, cette fois-ci, à droite. Le sentier est très escarpé et emprunte même des échelles ! Les courageux randonneurs qui effectuent cette ascension seront récompensés en découvrant l'écomusée aménagé dans l'ancien refuge Tuckett.




La  plupart des randonneurs s'arrêtent au refuge du glacier Blanc (2542 m.). Le sentier se poursuit, bien sûr, vers le refuge des Ecrins, en une simple trace près du glacier Blanc mais là est le domaine des alpinistes et il est fortement conseillé de faire demi-tour.



En montant vers le glacier Blanc...


Enorme entonnoir du glacier Noir

Le glacier Noir : à droite, la paroi sud de la Barre des Ecrins, au milieu le Fifre et en partant de la gauche, le mont Pelvoux avec les pointes Durand et Puiseux, la Pointe Sans nom, les Pics d'Ailefroide (oriental et central) et après les cols de Coste Rouge et du Temple, le Pic de Coolidge.


Les cônes d'éboulis du glacier Noir.
Une nouvelle cascade venue du glacier Blanc.
Ce matin elle était peu active mais en début d'après-midi, le débit s'est accéléré...
La cascade bondit sur les rochers...


La randonnée du glacier Blanc (ci-dessus et ci-dessous), un régal !


La neige des sommets se transforme en glace sous le froid nocturne. Entraînée par son poids, la glace glisse dans la pente pour alimenter les torrents qui descendent dans la vallée.




Beautés alpestres dans un ciel azur !


A couper le souffle...


Le Fifre domine le glacier Noir.
Un glacier est dangereux pour deux raisons : les crevasses qui sont des failles profondes dans la glace à l'endroit où le glacier passe sur une rupture de pente et les séracs qui sont des blocs de glace dressés en équilibre dans une forte rupture de pente finissent par s'écrouler sous la poussée du glacier.


Joie de l'ascension du glacier Blanc.





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